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Ecriture

Prestations rédactionnelles

Analyse de livres / 2016 Ecrivain biographe

Les vies de papier
Rabih Alameddine

Traduit de l’anglais par Nicolas Richard
Prix Fémina étranger 2016
ISBN 9782365692069
Edition Les Escales


Il est inhabituel que je lise deux fois, donc relise un livre…et pourtant cela m’est arrivé avec "Les vies de papier", livre de 350 pages écrit sans organisation en chapitres mais selon un fil conducteur autobiographique et chronologique de l’héroïne avec une expression soutenue à la première personne.
Pendant cinquante ans, Aaliya Saleh, libraire libanaise de 72 ans, aux cheveux bleus, a eu pour habitude chaque 1er janvier d’une année nouvelle, de se lancer dans la traduction en arabe d’un livre. Rite immuable dont elle ne tire aucun profit matériel si ce n’est de nous faire profiter d’une immense culture littéraire dont l’expression est catalysée par l’évocation d’un titre ou d’un auteur. De même, chaque réflexion sur sa vie familiale triste, sur sa vie sexuelle inexistante, mariée en première noce avec un impuissant et en deuxième avec un imbécile, sur son relationnel social plus que difficile, est émaillée de nombreuses références à des auteurs, à des livres, à des compositeurs.
Le lecteur se retrouve donc dans un monde qui va de l’écriture à la lecture, de la lecture à l’écriture souvent sur un fond musical car Aaliya est également mélomane. Il bénéficiera de nombreuses réflexions sur le mariage et l’évolution des mœurs au Liban, sur la fin de vie limitée à un tiret entre deux dates, sur la guerre au Liban, sur l’holocauste.
Témoins de sa vie, ses voisines d’immeuble… Fadia, sa propriétaire, Joumana, enseignante Marie-Thérèse, sa voisine du dessus et son amie intime Hannah. Mais Aaliya a ses faiblesses ; Ahmad et une terrible interrogation relationnelle avec sa mère…Pourquoi a-t-elle hurlé en la voyant ?
Et puis, survient un dégât des eaux…


« Lire un bon livre pour la première fois est aussi somptueux que la première gorgée de jus d’orange qui met un terme au jeûne du ramadan. »


Moi, je l’ai lu deux fois !


© F-M Pailler
05/06/2017