Coronavirus ! Pendant le premier confinement Il nous en a fallu du courage À nous, les gens du grand âge Que tu as obligé à vivre reclus bien tristement.
Puis, au courage a succédé une grande mélancolie Quand nous avons appris que passant par l’Italie Tu étais venu de Wuhan pour nous pourrir la vie Sachant que sans vaccin, perdue était la partie.
Déconfinement, confinement, c’est un jeu de mots très à la mode Dont l’utilisation pour les autorités est une arme commode Qui permet de laisser poindre au-delà de la ligne d’horizon Soit un très vif espoir soit une très triste résignation.
D’autres mots ou chiffres clefs sont venus peupler notre quotidien. "Nouveaux cas", "tension réa", "incidence" et ce R si mystérieux Qui fait que dès que sa valeur monte un peu, l’épidémie progresse Et que dès que sa valeur baisse un peu, il y a espoir qu’elle régresse
Déconfinement, tu nous permets de retrouver nos Chers enfants Mais aussitôt, tu rimes avec ce qui nous guette, le confinement Au cours duquel tu nous prives d’une très précieuse liberté Qui le plus souvent ne consiste qu’à sortir 1h, pour se ravitailler.
Coronavirus ! Confinement, déconfinement, confinement, alors ? Quand vas-tu cesser tous les matins cette allégorie du tocsin Maintenant que nos plus grands savants ont trouvé un vaccin Et que nous allons au printemps, tous libérés, vivre dehors !
Quatre vingts ans, déjà, que nous vivons toi et moi, Trente ans déjà, que nos trois enfants ont leur chez soi, Sept petites filles et cinq petits garçons, ils nous ont déjà donné, Et pas sûr que leurs derniers mots, ils aient vraiment prononcé….
Quatre vingts ans, déjà, que nous vivons toi et moi, Soixante ans déjà, que nous nous aimons toi et moi, Dieu fasse que dans dix ans, nous soyons toujours en émoi, Pour fêter nos quatre vingt dix ans dans la joie.
1er août 1914, ils étaient tous partis enthousiastes à la guerre Laissant derrière eux, femmes, enfants et leurs terres. On leur avait dit, vous verrez, ça ne durera pas longtemps ! Et vous reviendrez bien avant les bourgeons du printemps.
Alors, la fleur au fusil, ils sont montés dans le train Qui, après un long trajet, devait les déposer à Berlin. Mais, le premier arrêt les a fait descendre à Verdun Où, les uns après les autres, ils ont assuré leur destin.
1916 : deux ans déjà qu’ils étaient tous partis à la guerre, Laissant derrière eux, femmes, enfants et leurs terres. Dans les tranchées, rongés par la vermine et par les poux, Ils essayaient d’échapper aux obus qui sifflaient de partout.
1917 : trois ans déjà qu’ils étaient tous partis à la guerre, Laissant derrière eux, femmes, enfants et leurs terres. Le sergent criait :"demain, les gars, nous montons en 1ère ligne Pour montrer à notre ennemi de quoi nous voulons être dignes !
Patrie, drapeau, hymne national, c’était toute leur énergie. Mais, la nuit, dans les tranchées, leurs idées vagabondaient. Revenus à la maison et contre leur femme bien blottis, Ils entendaient dans l’écurie voisine les chevaux qui hennissaient.
1918 : quatre ans déjà qu’ils étaient tous partis à la guerre, Laissant derrière eux, femmes, enfants et leurs terres. Certains revinrent mais beaucoup périrent dans cet enfer Et ne revirent de leur village, près de l’église, que le cimetière.
La mort ou la vie, La cane ou le parapluie ! Tu nous obliges à choisir Entre tristesse et plaisir !
Coquine copine,
Tu surviens au détour d’un chemin, sans jamais crier gare. Tu ne préviens pas, nous laissant à terre, les yeux hagards, Et l’on apprend que tu t’appelles cancer, mélanome, péricardite… Obligeant l’heureux de tes élus à trouver une solution au plus vite.
Lorsque tu t’appelles, sida, poliomyélite, grippe, tuberculose… Tu as déjà envahi le monde entier avant que les hommes n’osent Te contrarier et parler de vaccins qui n’arriveront que tardivement Laissant les familles accablées en larmes lors des enterrements.
Lorsque coquine copine maladie tu t’appelles péricardite, Tu annonces que "stents" et antibiotiques sont de rigueur Et qu’eux seuls redonneront au patient lucidité et vigueur Et lui permettront, tu l’espères, de se rétablir au plus vite.
Se rétablir au plus vite, c’est l’objectif de tous ces messieurs Qui veulent bien qu’avant de rejoindre d’autres cieux Tu puisses encore profiter de quelques jours de notre vie Qui, tous les matins que Dieu fait, nous trouve éveillé dans un lit.
Lorsque tu t’appelles cancer, coquine copine maladie, Tu es la copine de personne et tu perds tous tes amis Qui avaient pensé que de ce fléau ils seraient épargnés Fléau, avoue-le, qui ne devrait par le monde exister.
Coquine, copine maladie, je te salue respectueusement Comme on salue, au rapport, son adjudant de régiment. En dehors de la fatalité, il ne connaît que le règlement Qui n’est pas fait pour nous conduire au dénuement !